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Photo du rédacteurLabo DesPossibles

Première impression des élèves de l'Unité d'Enseignement Polyhandicap : " Centre des Possibles" !

Dernière mise à jour : 7 oct.

Le Labo des Possibles du Centre Ressources et d'Appuis ScoPoly met à votre disposition des adaptations techniques simples permettant d’améliorer les apprentissages ou la vie quotidienne des enfants polyhandicapés grâce à l'impression 3D.



 

Introduction

Dans le cadre de nos valeurs et de notre intégration à la communauté du REHAB-LAB, nous cherchons à inclure les élèves polyhandicapés dans le processus de création des aides techniques pour  leur scolarité et/ou leur vie quotidienne. Ainsi, une partie d’entre eux ont pu participer au processus d’impression d’une aide technique au maintien de l’outil scripteur.


Impression avec les élèves

A la fin des vacances d'été, le “Centre des Possibles” a accueilli un petit groupe d’élèves. Nous avons pu présenter une aide technique à trois d’entre eux et permettre de la tester.

L'aide technique présenté sert au graphisme. Elle a été publiée par le REHAB LAB de Kerpape sur la plateforme de la communauté REHAB LAB.

Ces élèves présentent des besoins variés, nous cherchons donc à mettre en avant une multitude de propositions. L’objectif est d’enrichir leur possibilité et leurs options, afin qu’ils puissent choisir ce qui correspond le mieux à leurs besoins.



Pour tester l’outil, une guidance initiale a été nécessaire à la prise en main, celle-ci a pu être estompée, laissant les enfants en autonomie. Chacun à leur tour, ils sont allés découvrir le bureau où se situe l’imprimante. Ils ont pu toucher et appréhender ce nouvel objet. Afin de faciliter l'assimilation et les échanges autour du concept abstrait de l'impression 3D, notre enseignante spécialisée a adapté un outil de communication selon la méthode PODD (Pragamatic, Organisation, Dynamic, Display) spécifique. Celui-ci est actuellement en test. De plus, chaque élève a pu utiliser son propre outil de communication, tel qu'une tablette avec la méthode PODD, ainsi que des pictogrammes en relief conçus par le Labo des Possibles.



Ensuite, ils ont pu remplacer la bobine de PLA par celle de la couleur qu'ils avaient sélectionnée au préalable, puis lancer l'impression.



Les élèves ont observé le début de l'impression. Certains se montraient curieux, tandis que d'autres étaient plus en retrait. Cependant, tous ont manifesté un intérêt pour l'activité. À la fin de l'impression, ils se sont approchés de l'imprimante pour récupérer l'objet sur le plateau et retirer les supports.





Ainsi, les élèves pourront utiliser leur outil de communication en classe ou en arts graphiques selon leurs besoins. L'objectif de l'impression de cette aide technique est d'augmenter les possibilités de soutien pour le maintien de l'outil scripteur des élèves du "Centre des Possibles". Par ailleurs, ils ont découvert l'impression 3D tout en restant concentrés sur une activité nouvelle. De plus, ils ont pu devenir acteurs de la création d'une aide technique grâce à la notion de choix. Bien souvent, cette notion est laissée à l’impensé pour les personnes porteuses de polyhandicap.

Cette omission renvoie à la notion de “butoir de la pensée” décrite par Françoise Héritier. Elle explique que ces “inégalités [n'ont] aucun fondement naturel, mais sont le produit d'une construction mentale qui nous gouverne à notre insu” (Héritier-Augé, 1996; Lacroix & Lambert, 2010). En conséquence, la possibilité de faire un choix n'était pas envisagée pour les personnes polyhandicapées. C'est pourquoi la démarche d'implication des patients promue par le REHAB-LAB vise à soutenir la participation, le choix et à les rendre acteurs de leur propre processus.



Résultats et constatations 

Lorsque les élèves ont participé à la réalisation de leur propre impression, nous avons pu observer leur implication dans une activité à la fois spécifique et inhabituelle pour eux. La littérature souligne que l'engagement du patient "dépendra de l'appétence qu’il aura pour les nouvelles technologies, de sa curiosité et de sa volonté d’être acteur dans le processus de fabrication de l’aide technique". (Allègre et al., 2017) Toutefois, il est difficile d'évaluer l'appétence des élèves polyhandicapés. Cependant, vivant dans un environnement riche en technologie et naturellement curieux, ils ont semblé manifester un intérêt et une compréhension pour l'activité. Les élèves ont donc pu réaliser les différentes étapes en adéquation avec leurs capacités, sans rencontrer de difficultés.


Pour leur première aide technique, nous les avons mobilisés sur la partie impression et le choix des couleurs. En effet, le REHAB-LAB vise à ce que chaque patient ait "la possibilité d’être impliqué à différents niveaux, afin de participer selon ses capacités et sa volonté". (Allègre et al., 2017) De plus, l'ANFE souligne dans son rapport de bonnes pratiques que "l'implication du patient dans la réalisation de son aide technique favorise son acceptabilité et donc son appropriation". (ANFE, Co-Workit, 2023) Ainsi, plus les élèves polyhandicapés seront impliqués dans le processus, plus ils seront en mesure de s'approprier l'aide technique.

Afin d’élargir les possibilités offertes aux élèves, nous poursuivons actuellement des recherches pour adapter la phase de conception de l’outil.



Conclusion

L’expérience menée au "Centre des Possibles" a permis aux élèves polyhandicapés de participer activement à la création de leur aide technique via l’impression 3D. Leur implication, notamment dans le choix des couleurs et la manipulation de l’imprimante, a favorisé l’appropriation de l’outil, comme le recommandent le REHAB-LAB et l’ANFE. Cette approche valorise leur autonomie et montre qu’ils peuvent s’investir dans des activités technologiques adaptées à leurs capacités. Nous poursuivons nos recherches pour adapter encore mieux la phase de conception, afin d’offrir à ces élèves un rôle toujours plus actif dans la création de leurs outils.


Il est nécessaire de pouvoir leur donner « liberté d’exister dans [leur] singularité avec [leur] personnalité propre, la liberté de construire progressivement un sentiment continu d’exister ». (Zucman, 2010)


VEROT Emma, ergothérapeute au Centre Ressources et d'Appuis ScoPoly

Association des Carrés dans des Ronds


Références












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